Un changement de fond est en train de transformer la manière dont nous interagissons avec les logiciels. Il ne s’agit pas simplement de nouvelles fonctionnalités ou d’interface plus intuitive, mais d’un basculement complet : les outils numériques deviennent des partenaires intelligents, capables d’apprendre, de s’adapter et d’anticiper.
Le problème des logiciels actuels
La majorité des applications fonctionnent comme si elles découvraient l’utilisateur à chaque utilisation :
- Elles ne retiennent rien de vos usages précédents.
- Elles ne comprennent pas vos projets ou priorités du moment.
- Vous devez compenser en mémorisant vous-même ce qui est important.
Prenons un exemple simple : votre application de messagerie. Pour elle, chaque email est un message isolé. Mais pour vous, il fait partie d’un échange, d’un suivi, d’un projet en cours. Le logiciel ne fait aucun lien.
Ce qui rend le changement possible aujourd’hui
Trois évolutions technologiques et culturelles ouvrent la voie à une nouvelle génération de logiciels :
- L’intelligence artificielle est devenue capable de comprendre le contexte, de deviner l’intention de l’utilisateur, et de s’adapter.
- Le coût de la mémoire et du traitement a chuté, permettant aux logiciels de conserver des informations sur la durée.
- Les utilisateurs sont prêts à déléguer davantage à l’IA, notamment pour automatiser les tâches répétitives.
D’un outil à un assistant intelligent
On passe d’un logiciel :
- Qui exécute des commandes,
- À un assistant qui apprend à travailler avec vous.
Ce nouveau type de logiciel :
- Conserve le fil de vos activités,
- Tient compte de vos préférences,
- Vous aide à atteindre vos objectifs, même quand ils évoluent.
On ne parle plus d’interfaces à optimiser, mais de relations à construire.
Exemples concrets
- Spotify ne se contente pas de lire de la musique. Il apprend à sentir votre humeur.
- Netflix ne cherche pas seulement à vous proposer un film, mais à vous surprendre intelligemment.
- Bientôt, votre agenda proposera des rendez-vous en fonction de vos cycles d’énergie ou de vos contraintes personnelles.
Une autre manière de concevoir des logiciels
Cette évolution impose de revoir en profondeur la façon de concevoir les applications :
- Il ne s’agit plus de créer des boutons et des menus,
- Mais de développer une relation de confiance avec l’utilisateur.
Cela pose de nouveaux défis :
- Comment expliquer les décisions prises par l’assistant ?
- Comment permettre à l’utilisateur de corriger ses erreurs sans tout casser ?
- Comment représenter ce que “pense” le logiciel, son degré de certitude, ses limites ?
La confiance, ça se construit
Avec ces assistants intelligents, la confiance se développe progressivement :
- Au début, ils vous montrent leurs raisonnements, vous demandent confirmation.
- Puis, à force de bien fonctionner, vous leur déléguez des tâches simples.
- Enfin, ils deviennent suffisamment fiables pour prendre des initiatives sans demande explicite.
C’est le même principe qu’avec un collègue de travail.
L’effet mémoire : une fidélité puissante
Un assistant qui apprend de vous devient précieux :
- Il reconnaît vos priorités,
- Il s’exprime dans votre style,
- Il sait ce qui compte pour vous.
Le jour où vous changez d’outil, vous perdez tout cet historique. Ce n’est plus juste une question de fonctionnalités, mais de relation perdue.
Une opportunité stratégique pour les éditeurs
Les éditeurs qui parviendront à proposer cette expérience “assistante” auront un avantage décisif :
- Leurs utilisateurs resteront fidèles,
- Le coût de changement deviendra trop élevé,
- Et ils redéfiniront les standards de leur secteur.
Mais attention : ajouter un chatbot ne suffit pas. Il faut tout repenser autour de la logique de collaboration et d’accompagnement.
En résumé
Demain, les logiciels qui réussiront seront ceux qui :
- Écoutent,
- Apprennent,
- Et s’adaptent.
Pas ceux qui vous obligent à tout répéter à chaque fois.
Une fois que vous aurez goûté à un outil qui vous comprend vraiment, revenir en arrière vous paraîtra absurde.
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